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Les maladies sont-elles dues à de mauvais gènes?

Majoritairement non. Certaines maladies qualifiées de " génétiques " sont effectivement dues principalement aux gènes. Parmi elles, la mucoviscidose, la myopathie ou la trisomie 21. Cependant les " grandes " maladies, c’est à dire celles qui touchent le plus grand nombre d’individus, au premier rang desquelles l’infarctus ou le cancer, sont dues majoritairement à des causes non génétiques. Ce vieux débat entre l’inné et l’acquis peut aujourd’hui commencer à être quantifié. Une étude sur 90 000 jumeaux scandinaves publiée dans la plus grande revue scientifique médicale en 2000 (le New England Journal of Medicine, article de Lichtenstein) a permis de mieux quantifier la part revenant à la génétique et celle due à l’environnement. Conclusions : la partie explicable par la génétique dans les grands cancers est d’environ un tiers. Les auteurs indiquent 27% pour le sein, 26% pour le poumon, 42% pour la prostate, 35% pour le colon, 22% pour l’ovaire…Avec ces analyses statistiques, on peut aussi évaluer la part due à l’environnement commun aux jumeaux, et qui est d’environ 10%. Le reste est le fruit de nos choix de vie, alimentation notamment. Un autre chiffre tiré de la même étude : si un jumeau a été victime d’un cancer du colon, il n’y a que 11% de risque de voir l’autre jumeau atteint d’un cancer du colon avant 75 ans s’il s’agit de vrais jumeaux et seulement 5% s’il s’agit de faux. Les grandes pathologies ne sont donc pas une fatalité !

Les tests de prédisposition génétique son-ils utiles?

Pas dans le cas général. Pour un individu n’appartenant pas à une famille particulièrement exposée à une maladie donnée (mucoviscidose, formes familiales de cancer du sein…) l’avenir n’est pas écrit dans les gènes, il est plutôt écrit dans l’assiette... De plus à l’heure actuelle les gènes impliqués dans ces maladies sont encore très peu connus. Il est donc de toute façon prématuré de se lancer dans ces analyses aujourd’hui. Il existe une inégalité des chances face aux principaux facteurs de risque, en particulier alimentaires. Ceci pourrait expliquer une partie des risques familiaux. Les chercheurs essaient de mieux comprendre pourquoi certains facteurs de risque affectent particulièrement certaines personnes mais pas les autres. Peut-être dans l’avenir, chacun aura-t-il mieux déterminer ce qui est dangereux ou bénéfique pour lui. Pour l’instant, les conseils restent valables pour l’ensemble de la population.

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